Corse 2014

Le Mare e Monti

Balade entre mer et montagne corse du 17 au 28 mai 2014 par le GSHV « Groupe Sportif des handicapés de la Vue »

Ce samedi matin 17 mai, 16 participants dont 8 handicapés de la vue se retrouvent à l’aéroport de Genève prêts à partir pour l’île de beauté. Nous arrivons à l’aéroport d’Ajaccio après 55 minutes de vol et de là un bus navette nous conduit à la gare. Ici nous prenons le TGV Corse (train grandes vibrations), pour un parcours de plus de 3 heures à travers vallons et collines. Pendant ce trajet nous faisons la connaissance d’une dame fort sympathique qui nous propose de nous faire visiter la ville d’Ajaccio à la fin de notre trek.

Le Mare e Monti, entre Mer et Montagne

Situé au Nord-ouest de l’île, le Mare e Monti relie Calenzana, au Sud-est de Calvi, à Cargèse, au Nord d’Ajaccio chaque étape étant de 5 à 6 h 30 de marche (nous y avons mis entre 6 à 9 h 30). Dure épreuve pour nos guides qui sans relâche nous ont signalé tous les obstacles, et il y en avait !


Alain ayant quelques soucis de genoux, mais désireux de faire partie du voyage, s’est chargé du transport des bagages de gîte en gîte, accompagné de Janine ; il est arrivé parfois que Janine et lui laissent les bagages dans la voiture et nous rejoignent à pieds pour passer la soirée avec l’équipe et la nuit au gîte.


Départ de Calenzana (alt. : 275 m). Les premiers kilomètres sont communs avec le GR 20, mais on laisse rapidement celui-ci s’enfoncer dans les terres pour continuer plein Sud vers un beau point de vue sur Calenzana et la Balagne, région autrefois appelée « jardin de la Corse » pour ses oliveraies et ses amandiers. Le sentier traverse ensuite la forêt de Sambuccu, puis enjambe la Figarella pour gagner Bonifatu (535 m).


A l’étape suivante, le Mare e Monti s’engage dans le Parc Naturel Régional de Corse, qu’il ne quittera plus. Créé en 1972, ce Parc couvre plus d’un tiers de l’île (350 000 ha). Il a comme objectifs « la revitalisation de l’espace rural, la préservation et la valorisation du patrimoine naturel et culturel, l”information et la sensibilisation ». Son rôle est essentiel dans la protection d’espèces menacées, telles le mouflon, l’aigle royal ou le gypaète barbu, sans parler de la flore qui compte des dizaines d’espèces endémiques.


Nous voici donc aux portes du Parc, cheminant vers Tuarelli. Après l’ascension du plus haut point du Mare e Monti (1200 m), situé non loin de la source de Bocca di Bonassa qui arrive à point nommé, le sentier dégringole, sur 1100 mètres de dénivelé, jusqu’à Tuarelli et ses piscines naturelles. Tout en montant le Col nous avons entendu le chant du coucou il fait le même office que notre oiseau de pluie. En début d’après-midi la pluie c’est mise à tomber et, les difficultés ont commencé, pierre glissante, quelques chutes sans gravité, le sentier est long surtout sous la pluie. Arrivés au gîte des applaudissements nous accueillent, ce sont les personnes qui nous ont dépassé, nous les retrouvons tout au long de notre parcours.


Nous sommes contents de nous mettre à table le repas est tiède voir froid, dommage ! Mais quand on a faim tout passe….


L’étape suivante est presque une promenade. Elle rejoint la mer toute proche, à Galéria, empruntant un ancien sentier de transhumance, traversant le hameau de Fangu et finissant dans un maquis.


Photo d'une petite pause bien méritée sur un pont Génois


Nous restons 1 jour, dans ce petit village pour nous ressourcer et profiter de la plage et de faire trempette.


Souffrant du bas du dos Roland notre chef décide que je partirai avec Danielle afin de raccourcir le parcours de quelques heures.


Girolata, une des plus belles étapes du Mare e Monti, franchissant la crête de Lucciu puis la Punta Literniccia (778 m), dont le panorama splendide sur le golfe de Girolata et la Réserve naturelle de Scandola récompense une ascension soutenue. Cette Réserve, créée en 1975 à l’initiative du Parc naturel régional de Corse, comprend 1000 hectares marins et 1000 hectares terrestres ; elle est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983 et abrite, entre autres, balbuzards, faucons pèlerins et cormorans, ainsi qu’une faune et une flore marine riches et abondantes.


Girolata, situé en bordure de la réserve, est un charmant petit port uniquement accessible par la mer, notamment depuis Porto ou par le sentier du facteur de Partinello, que nous avons pris pour raccourcir le parcours.


Le lendemain journée relativement reposante, sentier du douanier tout au bord de la mer en passant par la plage de Tuara et montée au col de la croix ou un minibus nous attendait pour nous emmener à Ota.


A partir d’Ota, l’étape suivante remonte les renommées gorges de Spelunca, longeant la rivière de Porto et la traversant à deux reprises sur des ponts génois.

Le rocher d’Ota

En s’éloignant du village, on remarque l’imposant rocher situé au sommet du Capu d’Ota (1220 m), semblant sur le point de s’abattre sur les paisibles demeures mais heureusement retenu par des moines se relayant pour le maintenir à l’aide de chaînes (c’est du moins ce que raconte la légende !).


Le Mare e Monti quitte ensuite la rivière pour s’élever jusqu’à Evisa (850 m) par un sentier muletier riche en points de vue sur les gorges et le Capu d’Orto (1294 m).


Prenant la direction de Marignana (730 m), on traverse alors une partie de l’immense châtaigneraie d’Evisa, dans laquelle se régalent les cochons “sauvages”. La châtaigneraie se meurt ; certains de ses arbres sont plusieurs fois centenaires, et seule une portion réduite est encore exploitée. Pourtant, la châtaigne a été durant des siècles la base de l’alimentation corse, mangée bouillie, grillée ou utilisée en farine. Depuis peu, les Corses lui témoignent à nouveau quelque intérêt, et l’on trouve fréquemment des produits dont elle est l’ingrédient principal dans les commerces ou à la carte des restaurants.


Tous les gîtes n’ont pas le même niveau concernant la nourriture. Ici on nous a servi : « soupe corse à l’odeur de patte à relaver « même les cochons ne l’auraient pas magnées ».


Toujours dans la montagne, l’étape Marignana – E Case est assez soutenue mais bien ombragée ; le sentier grimpe, parmi les châtaigniers, à la Bocca Acquaviva (1102 m), descente rude, sous le couvert du maquis, jusqu’à E Case (605 m), hameau inaccessible par la route. Gîte sommaire, mais le gardien est sympa, il nous affert deux bouteilles pour le repas malgré la sobriété du coin nous avons super bien mangé.


Photo à E Case devant le gîte

Cargèse

La randonnée touche à sa fin ; traversant le plateau de Petracqua (650 m) et passant à proximité des bergeries de Santa Lucia et du village de Lozzi, la dernière étape offre de nombreux panoramas sur les golfes de Chiuni, Peru et Sagone, et rejoint la côte à Cargèse (96 m). Pour clore se trek nous allons nous restaurer au port afin de nous détendre.


Le lendemain, transfert en bus à Ajaccio, visite de la ville par notre hôtesse et repas du soir dans le plus ancien restaurant d’Ajaccio.


Avant de prendre l’avion, nous allons flâner dans les rues piétonnes et faire un tour sur le marché pour faire quelques achats et ramener quelques souvenirs.


Un immense merci à Roland pour se magnifique trek, à Alain et Janine qui nous ont convoyés les bagages sans oublier nos guides qui, parfois en fin de journée se mélangeait les pinceaux comme nous d’ailleurs !


Merci à tous pour ce merveilleux séjour en Corse…

La Corse, un pays où il fait bon vivre

Cette randonnée accessible, mais assez longue et difficile permet de découvrir à son rythme un coin magnifique de Corse.


On y croise de nombreux randonneurs, dans les gîtes et les campings où la convivialité est toujours au rendez-vous, autour d’un bon plat de cuisine locale ou à savourer une bière du pays. On y rencontre bien sûr les Corses, parfois bourrus mais toujours généreux, aimant leur région et désireux de la préserver, et, à travers eux, on découvre la forte culture régionale qui caractérise la Corse.


Fort de ces multiples expériences, on tombe sous le charme, car en Corse le continent n’est pas loin, mais le dépaysement est assuré et procure l’enchantement des sens. La vue est subjuguée par les eaux turquoise de son littoral et les teintes rougeâtres de ses roches granitiques ; l’odorat s’enivre des exhalaisons des myrtes, arbousiers, lentisques, cistes et genévriers de son maquis ; le goût est comblé par les saveurs de spécialités telles que lonzo (filet de porc), brucciu (fromage de brebis) ou liqueur de châtaigne; l’ouïe est charmée par le chant des cigales, l’accent local et les sonorités de la langue corse, encore beaucoup parlée.

Quelques informations

Les tours génoises

Après avoir été une possession de Pise, la Corse passe sous domination génoise en 1284 et le restera jusqu’en 1768. Sur le plan architectural, elle conserve de cette période les ponts évoqués à propos de l’étape Ota – Marignana, mais surtout les fameuses tours génoises présentes sur son littoral. Ces édifices de 10 à 15 mètres de hauteur ont été bâtis aux 16ème et 17ème siècles de manière à prévenir d’éventuelles attaques : lorsque des navires ennemis étaient en vue, les soldats occupant les tours donnaient l’alerte en allumant des feux visibles des tours les plus proches. Il en reste aujourd’hui une soixantaine sur l’île ; beaucoup d’entre elles peuvent être visitées et celle de Porto a même été aménagée en musée portant sur l’histoire et la construction… des tours génoises !

Géophysique :

Superficie : 8722 km² ; point culminant : le Monte Cinto (2710 m) ; distance maximale du Nord au Sud : 182 km ;


Distance maximale d’Est en Ouest : 82 km ; population : 250 000 habitants (répartition 2/3 littoral, 1/3 intérieur).


Pierre Kehrer